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Guide IP Box : comment bénéficier du régime IP Box en France et sécuriser son avantage fiscal sur les revenus issus de la R&D

Introduction

Pourquoi l’IP Box est un levier stratégique pour les entreprises innovantes

Développer une innovation demande du temps, des équipes et des investissements importants.
La question n’est donc pas seulement de financer la R&D, mais aussi de valoriser fiscalement les revenus qui en découlent.

C’est précisément l’objectif du régime IP Box : permettre aux entreprises qui ont réellement investi en R&D de bénéficier d’un taux d’imposition réduit à 10 % sur certains revenus générés par leurs innovations protégées (brevets, logiciels…).

Ce guide vous aide à comprendre si vous êtes concerné par l’IP Box et comment le mettre en œuvre de manière sécurisée, étape par étape.

1. Qu’est-ce que l’IP Box ?

L’IP Box est un régime fiscal optionnel, prévu à l’article 238 du Code général des impôts, qui permet d’appliquer un taux réduit d’impôt sur les sociétés de 10 % sur les revenus nets issus de certains actifs de propriété intellectuelle.

Concrètement, au lieu d’être imposés au taux normal de l’IS (25 %), certains revenus liés à l’exploitation d’innovations peuvent bénéficier d’une imposition fortement allégée.

Ce régime repose sur une condition essentielle : l’entreprise doit avoir réellement participé aux travaux de R&D à l’origine des actifs concernés.
Depuis la réforme de 2019, l’IP Box s’inscrit dans l’approche Nexus, promue par l’OCDE, qui impose un lien clair entre :

  • Les dépenses de R&D engagées
  • Les actifs de propriété intellectuelle développés
  • Et les revenus générés par ces actifs.

 

L’IP Box complète ainsi logiquement des dispositifs comme le CIR et le CII :

  • Le CIR et le CII accompagnent la phase de recherche
  • L’IP Box permet de valoriser fiscalement la phase d’exploitation.

2. Quels sont les actifs concernés par le dispositif IP Box ?

Le régime IP Box s’applique uniquement à une liste précise et fermée d’actifs.
Tous les actifs de propriété intellectuelle ne sont donc pas éligibles.

Dans le cadre de l’IP Box, un actif correspond à une innovation protégée (brevet, logiciel, procédé…) développée grâce à des travaux de R&D et capable de générer des revenus.

Sont concernés :

  • Les brevets (au sens large)
  • Les certificats d’utilité et certificats complémentaires de protection
  • Les certificats d’obtention végétale
  • Les logiciels protégés par le droit d’auteur
  • Certains procédés de fabrication industrielle, sous conditions strictes.

À l’inverse, les marques, dessins, modèles ou noms commerciaux sont exclus du dispositif.

Pour les logiciels, l’enjeu principal est de démontrer leur originalité, c’est-à-dire l’existence de choix créatifs non évidents, traduisant un véritable apport intellectuel.

3. Quelles dépenses sont prises en compte pour bénéficier de l’IP Box ?

L’IP Box repose sur une logique simple : seuls les revenus liés à des actifs réellement développés grâce à de la R&D peuvent bénéficier du taux réduit.

Les dépenses à prendre en compte sont donc celles qui présentent un lien direct avec la création, l’acquisition ou le développement de l’actif concerné.

Il s’agit notamment :

  • Des dépenses de personnel de recherche
  • Des dépenses de R&D externalisée
  • Des coûts de matières premières et fournitures consommées pour la R&D
  • Des équipements, matériels et outillages directement affectés aux travaux de R&D
  • Des frais de dépôt et de maintenance des titres de propriété intellectuelle (brevets, etc.)
  • De certaines redevances versées dans le cadre d’une sous-concession.

La doctrine administrative exclut en revanche certaines natures de dépenses, car elles ne présentent pas de lien direct avec l’actif éligible, notamment :

  • Les frais généraux (forfaitaires ou réels).
  • Les frais financiers.
  • Les dépenses de veille technologique ou de normalisation.
  • Les coûts liés à des projets de R&D infructueux.
  • Les dépenses immobilières ou foncières.

À retenir : pour l’IP Box, ce n’est pas le volume global de dépenses qui compte, mais leur lien direct avec l’actif concerné, conformément à l’approche Nexus.

4. Comment calculer le montant de l’impôt sur les sociétés avec l’IP Box ?

Le calcul du montant soumis au taux réduit de l’IP Box s’effectue en trois grandes étapes, pour chaque actif (ou groupe d’actifs).

4.1 Calculer le revenu net éligible

Il s’agit des revenus de cession, concession ou sous-concession générés par l’actif, diminués des dépenses de R&D directement liées à cet actif sur l’exercice.

Revenu net éligible = Revenus éligibles de l’exercice (actif) − Dépenses de R&D de l’exercice (actif)

4.2 Calculer le ratio Nexus

Le ratio Nexus permet de mesurer la part de R&D réellement réalisée par l’entreprise par rapport à l’ensemble des dépenses ayant contribué à la création et au développement de l’actif.

Il est calculé sur une base pluriannuelle et peut être majoré de 30 %, sans jamais dépasser 100 %.

Ratio Nexus =
Dépenses de R&D réalisées par l’entreprise (ou sous-traitées à des tiers non liés)
÷
Dépenses de R&D en lien direct avec la création, l’acquisition et le développement de l’actif

4.3 Appliquer le taux réduit de 10 %

Le revenu net éligible (uniquement s’il est positif) est multiplié par le ratio Nexus.

Le montant obtenu est alors imposé au taux réduit de 10 %, puis déduit du résultat imposable global de l’entreprise.

Résultat imposable soumis au taux réduit =
Max (0 ; Revenu net éligible) × Min (100 % ; 130 % × Nexus)

Les revenus nets négatifs d’un actif peuvent être reportés sur les exercices futurs, mais uniquement pour ce même actif ou groupe d’actifs.

5. Quelles sont les obligations déclaratives pour bénéficier de l’IP Box ?

L’IP Box est un régime optionnel.
Pour en bénéficier, l’entreprise doit formuler son option dans sa liasse fiscale, via le formulaire :

Cette option : n’est pas globale ; doit être exercée actif par actif (ou par groupe d’actifs dans certains cas) ; doit être maintenue chaque année.

Une fois abandonnée pour un actif donné, l’option est définitivement perdue pour cet actif.

6. Quelles sont les obligations documentaires ?

Comme pour le CIR, l’IP Box peut faire l’objet de contrôles fiscaux.

L’entreprise doit être en mesure de fournir une documentation complète, comprenant notamment :

  • La description des activités de R&D.
  • La liste des actifs concernés.
  • Le détail des revenus éligibles.
  • Le calcul du ratio Nexus.

La méthode de répartition des dépenses.

En cas de défaut de documentation, une sanction de 5 % du résultat soumis au taux réduit est prévue.

7. Quelles entreprises peuvent bénéficier du régime IP Box ?

Le régime IP Box s’adresse à toute entreprise, industrielle, commerciale, agricole ou libérale, soumise à l’impôt sur les sociétés ou à l’impôt sur le revenu sous régime réel, dès lors qu’elle détient des actifs de propriété intellectuelle éligibles et qu’elle génère, ou est appelée à générer, des résultats fiscaux positifs.

Il n’existe aucune condition de taille, de secteur ou de localisation : PME, ETI, start-ups comme groupes peuvent donc être concernés par le dispositif.

8. Quelles sont les étapes clés pour mettre en place et sécuriser l’IP Box ?

Les 6 étapes clés de la méthode AREAD pour sécuriser l’option IP Box, de l’analyse des actifs à l’assistance en cas de contrôle

1. Identifier les actifs éligibles

Recenser les actifs de propriété intellectuelle concernés (brevets, logiciels, procédés…) ainsi que les revenus directement liés à leur exploitation.

2. Analyser les dépenses associées

Déterminer les dépenses de R&D éligibles à rattacher à chaque actif, afin de calculer le résultat net par actif.

3. Appliquer l’approche Nexus

Calculer, pour chaque actif, le ratio d’éligibilité permettant de déterminer la part du résultat pouvant bénéficier du taux réduit IP Box.

4. Estimer l’avantage fiscal

Mesurer concrètement l’impact fiscal de l’IP Box, actif par actif, afin d’évaluer l’intérêt économique du dispositif.

5. Constituer la documentation

Rédiger et structurer l’ensemble des éléments exigés par l’administration pour justifier l’option IP Box et les calculs réalisés.

6. Sécuriser le dispositif dans la durée

Assurer le suivi de l’option IP Box et accompagner l’entreprise en cas de demande de l’administration ou de contrôle fiscal.

Conclusion

Le régime IP Box est un levier fiscal stratégique pour les entreprises innovantes, à condition d’être mis en œuvre avec méthode, rigueur et anticipation.

Pour en bénéficier durablement, il est essentiel de bien identifier les actifs éligibles, de respecter l’approche Nexus, et de sécuriser la démarche par une documentation solide.

Chez AREAD, nous accompagnons les entreprises à chaque étape, de l’analyse d’éligibilité à la sécurisation fiscale, avec une approche technique, pédagogique et pragmatique.
Un échange en amont permet souvent de sécuriser des enjeux fiscaux structurants liés aux projets de R&D.

Carte de la France illustrant les réformes fiscales et territoriales du Projet de loi de finances (PLF 2026)

FAQ

Toutes les questions ne sont pas évidentes : voici les réponses aux plus courantes.

L’approche Nexus est un principe international, défini par l’OCDE, qui conditionne l’accès au régime IP Box.
Elle impose un lien direct entre :

  • les dépenses de R&D réellement engagées par l’entreprise,

  • les actifs de propriété intellectuelle développés,

  • et les revenus générés par ces actifs.

En pratique, seule la part des revenus correspondant à la R&D effectivement réalisée par l’entreprise peut bénéficier du taux réduit de 10 %.
L’objectif est d’éviter que des revenus soient faiblement imposés sans effort réel de recherche.

Parce qu’elle est le principal point d’attention de l’administration fiscale.
Un mauvais calcul ou une documentation insuffisante du ratio Nexus peut entraîner :

  • un redressement fiscal,

  • la remise en cause du taux réduit,

  • voire la perte définitive de l’option IP Box pour l’actif concerné.

La sécurisation du Nexus est donc un enjeu fiscal majeur, au même titre que l’éligibilité des actifs.

L’IP Box et le CIR/CII sont juridiquement indépendants.

Cependant, dans les faits :

  • les entreprises ayant déclaré du CIR ou du CII disposent souvent d’une base documentaire solide,

  • ce qui facilite la démonstration de la R&D dans le cadre de l’IP Box.

L’absence de CIR/CII n’exclut pas l’IP Box, mais augmente les exigences de justification.

Le taux réduit de 10 % s’applique :

  • l’année où l’option IP Box est exercée,

  • sur les revenus nets positifs issus des actifs éligibles,

  • calculés après application du ratio Nexus.

L’anticipation est clé : une option mal préparée peut retarder ou limiter l’avantage fiscal.

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