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L’Évolution du cours du chercheur : enjeux pour la R&D française

sur un écran flou, des blocs forment le mot recherche. cette image représente l'article sur l'évaluation de la formation du chercheur en france.

Dans le paysage mondial de la recherche et développement (R&D), la compétitivité d’un pays repose en grande partie sur sa capacité à attirer et à retenir les talents, notamment les chercheurs. Le « cours du chercheur », un indicateur qui reflète le coût de la R&D industrielle après prise en compte des aides fiscales, est un baromètre essentiel de cette compétitivité. Une récente analyse de l’ANRT met en lumière une tendance préoccupante pour la France : entre 2011 et 2024, le chercheur français a vu son positionnement se dégrader significativement dans le classement international. Cette évolution soulève des questions cruciales sur l’efficacité des financements publics et l’avenir de l’innovation en France.

Le déclin inquiétant de la position française

Historiquement, la France a bénéficié d’une position enviable en matière de recherche et développement (R&D), notamment grâce à des dispositifs de soutien robustes comme le Crédit Impôt Recherche (CIR). En 2011, la France se classait au 3e rang des pays les plus avantageux de l’échantillon de l’ANRT, avec un cours du chercheur de 64. Cependant, les données de 2024 révèlent une chute à la 7e place, avec un cours de 73. Cette régression est d’autant plus alarmante qu’elle intervient dans un contexte de concurrence internationale accrue, où l’innovation est un moteur essentiel de la croissance économique. Le recul de la France dans ce classement n’est pas anodin ; il pèse directement sur l’attractivité du territoire pour les investissements en R&D et, par extension, sur la capacité des entreprises à innover et à se développer.

Les causes d’une perte de compétitivité

Plusieurs facteurs expliquent cette dégradation de la position française. Le document de l’ANRT pointe du doigt une série de modifications apportées au CIR par le législateur national. Ces « coups de rabot successifs » ont eu pour effet de dégrader la compétitivité de la recherche française. Parallèlement, d’autres pays ont musclé leurs dispositifs de soutien à la R&D. Le Royaume-Uni, par exemple, a renforcé son « R&D tax relief », réduisant l’écart de coût avec la France. L’Espagne a également fait preuve d’initiative en mettant en place un crédit d’impôt innovation, un crédit d’impôt recherche et des soutiens régionaux efficaces, faisant passer son cours du chercheur de 68 en 2011 à 56 en 2024.

L’étude souligne que sans le CIR, la France se serait retrouvée en 2024 comme le deuxième pays le plus cher de l’échantillon, juste après les États-Unis. Cela démontre l’importance cruciale de ce dispositif pour maintenir un certain niveau de compétitivité. Cependant, les récentes évolutions législatives, notamment la Loi de Finance (LFI) 2025, qui modifie plusieurs dispositions du CIR, risquent d’aggraver la situation. La réduction de 43% à 40% des frais de fonctionnement liés aux dépenses de personnel et la suppression du « dispositif jeune docteur » (DJD) sont des mesures qui, selon les estimations de l’ANRT, entraîneront un renchérissement du coût pour les entreprises, les éloignant davantage du groupe des pays les plus attractifs pour la R&D.

L’Impact des réformes du CIR sur les entreprises innovantes

Les modifications apportées au CIR ne sont pas sans conséquences pour les entreprises innovantes. La baisse des frais de fonctionnement affecte toutes les entreprises, tandis que la suppression du DJD aura un impact inégal, mais souvent significatif, sur les entreprises intensives en R&D. Ces mesures se traduiront par une augmentation des coûts de la recherche, ce qui pourrait inciter les entreprises à rééquilibrer leurs effectifs de R&D vers des pays offrant des conditions plus avantageuses. Cette pression à la délocalisation de la R&D est une menace réelle pour l’écosystème d’innovation français.

Au-delà du « cours du chercheur », d’autres aspects du CIR ont été touchés, comme la suppression de la disposition concernant les brevets. Pour certaines entreprises, notamment dans les secteurs de la santé-pharma et des TIC, où les brevets sont cruciaux, cette suppression représente un facteur majeur de réduction de leur Crédit Impôt Recherche, voire la principale cause. Cela met en évidence la complexité des interactions entre les différentes composantes du CIR et leur impact sur la stratégie des entreprises en matière de R&D.

Une comparaison internationale éclairante

L’analyse de l’ANRT révèle des disparités importantes dans le coût du chercheur à l’échelle mondiale. Si les États-Unis restent le pays le plus onéreux pour la R&D, avec un cours de 175, des pays comme l’Inde (29) et la Chine (65) offrent des conditions de coûts bien plus avantageuses. En Europe, la République Tchèque, la Pologne, l’Espagne et l’Italie présentent des coûts plus faibles que la France, tandis que l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas sont plus chers. Ces écarts soulignent l’importance pour les entreprises de choisir stratégiquement leurs lieux d’investissement en R&D.

Le tableau ci-dessous illustre l’évolution du classement des pays du panel entre 2011 et 2024, mettant en évidence les mouvements significatifs :

PaysCours 2011Rang 2011EvolutionPaysCours 2024Rang 2024
Inde361Inde291
Chine422Espagne562
France643Chine653
Espagne654Japon674
Royaume-Uni725Italie695
Italie806Royaume-Uni726
Belgique827France737
Pays-Bas868Allemagne888
Allemagne889Canada919
Japon9610Belgique9410
Canada9811Pays-Bas9911
États-Unis11612États-Unis17512

Ce tableau met en évidence la chute de la France de la 3ème à la 7ème place, tandis que l’Espagne et l’Italie ont amélioré leur positionnement, devenant des destinations plus attractives pour la R&D. Le Royaume-Uni, malgré une légère baisse de son cours, a également su préserver une meilleure compétitivité que la France.

Une méthodologie robuste pour une analyse pertinente

L’étude de l’ANRT repose sur une méthodologie rigoureuse, impliquant seize groupes internationaux membres de l’ANRT. Ces entreprises, qui investissent plus de 14 milliards d’euros en R&D dans le monde et emploient environ 65 000 chercheurs dans plus de 30 pays, ont fourni des données comptables comparées sur les coûts de leurs chercheurs. Cette approche permet de prendre en compte les aides directes et fiscales, offrant ainsi une vision réaliste du coût de la R&D dans différents pays. La solidité des systèmes comptables et fiscaux des groupes multinationaux assure la fiabilité des données, qui sont ensuite agrégées pour produire le cours constaté du chercheur par pays.

Il est important de noter que le « cours du chercheur » tel que défini dans cette étude prend en compte uniquement les effets du CIR sur le coût du travail du chercheur, excluant par exemple les effets liés aux brevets. Cette spécificité méthodologique permet de se concentrer sur l’impact direct des politiques fiscales sur les coûts salariaux de la R&D industrielle.

Perspectives et enjeux pour l’avenir

La dégradation de la position de la France dans le classement du cours du chercheur est un signal d’alarme. Elle met en évidence la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’efficacité des dispositifs de soutien à la R&D et leur adaptation à un environnement international en constante évolution. Si le CIR a longtemps été un atout majeur pour la France, les récentes modifications législatives risquent de compromettre davantage sa compétitivité. Il est impératif de trouver un équilibre entre la maîtrise des dépenses publiques et le maintien d’un environnement fiscal attractif pour la recherche et développement.

L’enjeu est de taille : il s’agit de préserver la capacité de la France à innover, à créer de la valeur et à générer des emplois qualifiés. Les entreprises innovantes ont besoin de visibilité et de stabilité pour planifier leurs investissements en R&D. Des politiques fiscales imprévisibles ou défavorables peuvent les inciter à délocaliser leurs activités de recherche, avec des conséquences négatives pour l’ensemble de l’écosystème d’innovation.

Il est crucial que les décideurs politiques prennent en compte ces analyses pour ajuster les dispositifs de soutien à la R&D. Une approche proactive, basée sur une veille internationale constante et une écoute attentive des besoins des entreprises, est indispensable pour garantir la compétitivité de la France dans la course mondiale à l’innovation.

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ANRT – Association Nationale de la Recherche et de la Technologie. Cours du chercheur 2024. Disponible sur : https://www.anrt.asso.fr/sites/default/files/2025-04/Comparaison-internationale-cours-du-chercheur-CIR-ANRT-2024.pdf

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